Au moment où l’on se sent de plus en plus à l’étroit sur notre planète, la perspective de déplacer son centre de gravité vers des ailleurs étoilés devient peu à peu envisageable.
Jean-Luc Wibaux Conseiller de Virgin Galactic
D’ores et déjà, il est possible d’envoyer son ADN dans l’espace pour quelques dizaines de dollars ou de faire le tour de la lune pour 100 000 000 dollars. D’ici quelques années, ce sera au tour des premiers « touristes de l’espace » de prendre place dans cette grande aventure.
Tout va très vite, si vite que l’on est loin de se douter qu’en matière de tourisme comme de déplacement, la révolution spatiale est en marche. Rencontre avec Jean-Luc Wibaux, conseiller de Virgin Galactic.
Jean-Luc Wibaux vogue autant sur mer (skipper), sur terre (moniteur de Char à voile) que dans le ciel (pilote d’avion et d’hélico) ; entrepreneur dans l’âme, il n’a cessé de surfer sur les vagues innovantes : leader des outils de transactions boursières numériques en 97 puis fondateur des web TV Generationsurf.com et probourse.com, et plus récemment associé de www.jingoo.com depuis mai 2008, il se spécialise dans les énergies renouvelables et l’astro-tourisme, une branche spécialisée du tourisme lui permettant de partager sa passion pour la cosmologie. Unique revendeur des billets Virgin Galactic depuis 2007, il est la personne toute indiquée pour présenter un état des lieux du « tourisme spatial » aujourd’hui.
1 – Un touriste peut-il aujourd’hui partir dans l’espace ? Pour ce qui est des voyages dans l’espace, plusieurs sociétés construisent déjà des appareils : Spacex, Xcor, Scaled composite. Restent aux compagnies aériennes à franchir le pas pour devenir compagnie astronautique, et à faire leur marché comme celui des Airbus ou des Boeing pour choisir l’appareil qui correspond le mieux au marché.
D’ores et déjà, Richard Branson a ouvert la première compagnie astronautique, Virgin Galactic, en passant commande de sept appareils à Scaled Composite, cinq navettes et deux avions porteurs (de ces navettes).
Elle pré-vend les billets pour un vol de 2h30, et je suis un de leurs conseillers. 456 billets ont été réservés provenant de 46 pays différents. Mais pour l’heure, il faut patienter jusqu’à la certification commerciale des vols.
On s’en approche. Elle devrait être prête pour 2015 au plus tard. En outre, une autre compagnie est sur le point de démarrer son activité en Equateur, Amarillo, avec une commande d’appareils Xcor, moins performants certes mais plus efficaces sur le plan technique pour démarrer l’activité commerciale plus vite. Enfin, pour l’heure, les russes sont les seuls au monde à proposer d’ores et déjà des voyages dans l’espace mais il faut payer le prix fort….
Les tarifs évoluent entre 20 et 83 millions de dollars pour ceux qui souhaiteraient se rendre dans la station internationale une huitaine de jours ! Futur astronaute ?
2 – En comparaison, combien faudra-il débourser pour un vol de 2h30 sur Virgin Atlantic ?
16 000 € à la réservation et 144 000 € avant de partir vers 2014-2015. Soit un total converti de 200 000 dollars. Les acomptes et soldes sont remboursables à tout moment au gré de chacun.
Toutefois, cette réservation permet de bloquer le prix et le numéro de siège, ainsi que de faire parti du club des futurs astronautes.
Ce club, très british dans l’esprit, permet des rencontres et des échanges tout à fait intéressants, bien loin parfois des voyages spatiaux mais tout autant enrichissants.
3 – Des escales sont elles prévues ? Non, il s’agit d’un vol unique passant par une altitude de 110 kilomètres et une phase d’impesanteur de 4 minutes environ. Cela permet de voir notre vaisseau spatial “Terre” comme bien peu d’entre nous l’ont vu, malgré des milliers de générations d’occupants humains ! Cela signifie aussi un angle d’observation d’environ 1500 kilomètres en un seul regard. Cela permet l’observation d’un territoire comme la France, d’appréhender la courbure terrestre, la lune, les étoiles, le tout avec une clarté unique. C’est aussi l’occasion de voir l’infime couche d’air terrestre qui héberge la vie et de prendre ainsi conscience de notre fragilité.
Source : MaxiSciences
Et pour finir un petit reportage de National Géographique sur le tourisme spatial :